10.08.17

Salut les lézards,

Vous avez l’impression que votre mois d’Août tourne à l’automne prématuré ? Allez, le côté positif, c’est que vous allez moins hésiter entre rester tranquille à bouquiner et plonger dans la piscine après avoir grillé au soleil.

Il me reste une bonne centaine de pages à lire avant de rendre ce pavé à celui qui me l’a prêté, mais il était trop urgent de vous en parler. J’ai de quoi vous faire patienter en attendant le retour de la chaleur.

Luke Rhinehart (en réalité Georges Powers Cockcroft) signe un ovni tout droit sorti de la fin des années 60, aka L’Homme-dé.

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Publié la première fois en 1971, il revient sur le devant de la scène ces dernières années en France avec une réédition aux éditions de l’Olivier. Largement subversif, l’ouvrage est d’ailleurs censuré dans pas mal de pays. Et comme tout ce qui est décrié, il est plus ou moins prévu d’en faire un film puisque Paramount aurait acheté les droits dudit livre à une époque. Ceci dit, ma soeur Anne ne voit toujours rien venir.

Sa lecture a tout d’abord été dense et contrariante; plonger dans son univers n’a pas été un jeu d’enfant pour moi. Mais à ce jour, je considère qu’il serait réellement dommage de passer à côté tellement les enjeux me parlent.

Laissez-moi vous expliquer un peu de quoi il retourne.
Luke Rhinehart est psychiatre à New York et du haut de sa trentaine, il s’ennuie. Terriblement. Sa vie n’a aucune saveur, aucune expérience ne saurait éveiller son intérêt ni même sa curiosité et son entourage, nous fait-il comprendre, est fade à en crever. Son travail, censément passionnant puisque d’utilité publique, ne le fait plus avancer (et ne parlons même pas de l’épanouir).

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Un soir, après une énième partie de poker, il comprend qu’il a envie autant d’aller se coucher, d’aller voir l’amie de sa femme, d’abandonner son projet de livre… De pas mal de choses. Et plutôt que de faire ce que son cerveau lui dicte de faire, par habitude, convention, raison, que sais-je ? Il choisit de laisser un jet de dé décider quelle envie prendra le dessus. Et quoi qu’il arrive, il se pliera à la décision impartiale des dés.

S’ensuit une véritable déconstruction de sa personnalité à travers de multiples expériences invraisemblables, à partir desquelles il nous explique sa vision de l’incohérence comme règle de vie, du fait que l’individu est divers et ne doit pas se contenter d’être ce qu’il semble plus ou moins être parce que c’est ce qu’il pense qu’il est. (Je vous ai perdu?) Il nous explique comment laisser parler ses plusieurs « moi » sans s’attarder sur son ego, et agir de manière complètement dénuée d’intérêt personnel.

Ce qui l’amène à agir de manière non conventionnelle, sans aucune considération de moeurs, et par là-même, nous fait amplement réfléchir à notre façon de vivre, façon de refouler nos envies et motivations tout en les extériorisant justement. Ce qui l’amène également à un bon nombre d’ennuis judiciaires et professionnels. Il se créé ici -presque (?)- une religion.

J’ai toujours peur de trop en dire, de trop analyser, de ne plus laisser de place au mystère alors je m’arrêterais ici. Sachez donc ne pas craindre quelques scènes qui pourraient vous faire lever un sourcil interrogateur, vous questionner sur votre manière de voir les choses, ou certaines un peu crues.

L’auteur, personnellement, a su me toucher et soulever de nombreuses questions que je savais latentes chez moi, et en cela, je l’en remercie et je saurais le relire dans quelques années afin d’en saisir toute l’essence.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Il vous a plu ou non ?

 

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